
France Castel: Un sourire contagieux
Nous avons eu la chance d'interviewer France Castel
Vous êtes en santé et resplendissez de bonheur, par votre rire et votre présence. D’où vous vient toute cette énergie?
Je pense que c’est vraiment une énergie ici, maintenant. Je suis quelqu’un qui fait le ménage tous les jours à l’intérieur de moi. Je vais marcher, je m’alimente bien. Je mange trop, mais je mange bien! Et je médite, une bonne heure par jour. Parce que, pour moi, ça enlève toutes les poussières et j’ai accès à toute la grosse pile électrique.
Vous semblez profiter de la vie, et surtout des moments précieux avec vos petits-enfants. Quel type de grand-maman êtes-vous?
J’ai de beaux petits-enfants! Je suis une grand-maman comme j’ai été une mère, mais avec plus d’équilibre. Je suis une grand-maman «permission». Je ne suis pas une grand-maman «viens, on tricote». On se laisse aller et on fait quelque chose. J’ai la facilité à me mettre dans l’âge qu’ils ont chacun. Je suis peut-être moins présente que je le souhaiterais, mais en même temps, c’est l’énergie qui demande ça; je pense que je suis encore faite pour travailler!
Et si vous étiez une grand-maman qui avait un problème d’audition, seriez-vous gênée de porter des appareils auditifs pour mieux comprendre vos petits-enfants?
N’importe quoi pour entendre! Je trouve que c’est important de sensibiliser les gens. J’en vois des gens qui font toujours «Hein, quoi?» Ça déséquilibre beaucoup la façon qu’ils ont de se comporter parce qu’ils se sentent incertains. J’en connais même proche de moi, même des acteurs et des actrices, et on sent qu’ils ne sont pas bien, ils ne veulent pas le dire… Les appareils auditifs, ce n’est plus ce que c’était! On ne les voit plus. Pourquoi se priver? C’est comme des lunettes dans le fond! Si tu vois moins bien, tu portes des lunettes. Si tu entends moins bien, il y a des petits appareils auditifs très sophistiqués. Nous, on met ça quand on chante. Pour l’instant, j’entends encore très, très bien!
Avant d’être actrice, vous étiez chanteuse. Qu’est-ce que la musique a apporté dans votre vie?
Je n’ai jamais vraiment arrêté de chanter. J’ai eu des petits projets avec le Blues du toaster, Les blues me font pu! Au théâtre, souvent dans des comédies musicales, je chantais. Au départ, j’étais une chanteuse, je faisais presque uniquement ça. J’étais une choriste qui lisait les partitions et la musique. J’ai fait partie de plusieurs albums: Jaune de Ferland, choriste pour Diane Dufresne… La musique, d’abord, c’est presque mon essence parce que chez nous, il y avait beaucoup de musique. Mon père jouait du piano, de l’orgue, de la harpe même… C’est drôle parce que j’écoute moins de musique maintenant, mais j’en ai écouté beaucoup, de la musique classique à Elvis Presley à Ella Fitzgerald. Tous les styles!
Votre parcours est diversifié, entre les rôles au cinéma et à la télévision. Que préférez-vous dans le métier de comédienne?
Cela dépend du moment et de ce que je vis dans ma vie personnelle, et des rôles. Où je me sens plus investie de partout, c’est en chantant et en jouant en même temps. C’est comme si tout vibrait pour moi. Mais il y a des chansons qui ne me font rien, et il y a des rôles qui me font tout ça aussi. Je dirais qu’une combinaison énergétique du jeu et du chant m’allume beaucoup. Dans l’animation, ce qui me plaît, c’est l’échange et l’écoute. De passer et de faire ressentir quelque chose à d’autres.
On a pu vous voir animer de nombreuses émissions de télévision, dont Pour le plaisir avec Michel Barrette. Cette émission a été importante pour vous, n’est-ce pas?
Cette émission-là est venue à point… J’avais 64-65 ans quand on a commencé et c’était pour moi le temps. J’avais fait déjà des émissions plus de type droit au cœur ou de service (Deux filles le matin), mais je voyais les gens qui venaient et qui aimaient l’émission, et je trouvais que c’était aussi nécessaire dans la vie de faire rire et de passer l’énergie au niveau plus simple. Je m’ennuie de ça, et de la régularité que j’avais avec Michel.
Pour terminer, si vous aviez des conseils à donner aux plus jeunes qui commencent dans votre métier, quels seraient-ils?
Je peux suggérer aux plus jeunes d’écouter vraiment ce qu’ils sont et ce qu’ils veulent faire. Je peux leur suggérer de faire le ménage entre le vouloir, faire ça pour quelqu’un d’autre et ne pas vouloir perdre sa place, au lieu de juste «qu’est-ce que j’ai moi à exprimer?» De là, travail, détermination, discipline et plaisir! Et après tout, c’est une activité qu’on doit faire sérieusement, mais on ne va pas opérer des cœurs ouverts! Il faut essayer de tasser l’égo un peu, s’en servir pour jouer des personnages!
Merci pour l'entrevue Mme Castel!